Cours d’économie monétaire bien détaillé semestre 4
Chap. 1 : Les paradoxes de la monnaie
Les économistes approchent la monnaie de manière fonctionnaliste, à partir des fonctions qu’elle possède.
1. Paradoxe quant à l’essence de la monnaie
« L’amour lui-même n’a pas fait plus d’idiots que les cogitations sur la monnaie » (Karl Marx).
Pour les économistes, la monnaie remplie trois fonctions : unité de compte, moyen de paiement et réserve de valeur (tout au moins depuis Keynes).
1.1 La monnaie comme unité de compte
Cela signifie que la monnaie est le bien dans lequel tous les autres biens et service vont exprimer leur valeur (cette expression est appelée prix monétaire ou prix nominal). Cette première fonction est importante car elle permet de réduire le nombre possible de rapports d’échanges. Dans le cas contraire, n’importe quel bien pourrait servir à définir la valeur d’un autre bien et cela entraînerait des rapports difficiles à établir, une complication des échanges du fait de la présence de coûts de transaction élevés. S’il y a monnaie, ces difficultés disparaissent : les transactions sont plus faciles et plus nombreuses. Adam Smith souligne que si les transactions sont plus faciles et nombreuses, cela permet aux individus de se spécialiser et favorise donc la division du travail : facteur de productivité et donc de croissance économique. La monnaie participe donc à la division du travail, à des gains de productivité et donc à la croissance.